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L'actualité du 6 mai 2021

06/05/2021  - Blog

L'actualité du jour en 4 points

1. Joe le… médecin !

Le locataire de la Maison Blanche est décidément sur tous les fronts en ce début d’année 2021. Joe Biden vient en effet d’apporter un soutien remarqué à une proposition de l’Organisation Mondiale de la Santé : la suspension des brevets pour les vaccins anti-covid ! Une mesure bien évidemment susceptible d’accélérer un peu plus encore la dynamique de vaccination dans le monde, mais qui ne devrait pas compter que des partisans (à l’instar des premiers concernés, les groupes pharmaceutiques détenteurs de ces brevets). Si la campagne vaccinale a battu tous les records aux États-Unis (45% des Américains ont d’ores et déjà reçu leur première dose), le monde émergent souffre dans le même temps d’une incapacité à maîtriser l’épidémie et à mettre en place une stratégie vaccinale efficace.

Empêtrée dans les conséquences de son variant domestique, l’Inde représente ainsi à elle seule 49% des contaminations mondiales sur la seule journée du 5 mai ! Le président américain cherche par cette communication à lever au plus vite les risques qui pèsent sur la croissance mondiale. Le soutien de Joe Biden sera-t-il suffisant pour convaincre les 164 pays membres de l’OMS ?

Pendant ce temps, la baisse des contaminations couplée au déroulement de la campagne vaccinale permettra aux États-Unis de profiter dans les prochains mois d’un contexte très propice à la consommation des ménages. La Zone Euro évolue elle entre ces deux extrêmes représentés par l’Inde et le pays de l’Oncle Sam. Le rythme de vaccination est désormais comparable à celui en cours chez nos amis américains. Seulement, le retard pris en début d’année aura durablement impacté le potentiel de croissance. Selon les analystes, le rebond économique de l’Euroland ne devrait se matérialiser qu’au second semestre 2021.

2. Le risque politique toujours bien présent au Royaume-Uni

Lors de la newsletter du 22 avril dernier, nous évoquions le risque politique allemand. Dans un passé un peu plus lointain, « risque politique » a souvent rimé avec « britannique » dans les salles de marchés. Si la thématique du Brexit intéresse désormais moins les opérateurs, le risque politique ne s’est pas évaporé pour autant chez la perfide Albion. Les élections locales vont en effet amener près de 48 millions de Britanniques aux urnes cette semaine. Le résultat des indépendantistes en Écosse sera particulièrement scruté par les analystes politiques. Boris Johnson a maintes fois rappelé son opposition à un référendum. Pour autant, la volonté indépendantiste s’est considérablement renforcée au cours d’un Brexit auquel les Écossais étaient en majorité opposés. Lourdeurs administratives, contrôle aux frontières… Nul doute que les derniers mois et les diverses conséquences du Brexit n’ont fait qu’intensifier le phénomène ! Alors que l’Europe menace déjà le Royaume-Uni de sanctions pour cause de non-respect de l’accord de sortie (pourtant vieux de seulement six mois), le contexte actuel est donc explosif (gestion de la frontière irlandaise, accès aux zones de pêche, menaces de coupures d’électricité sur l’île de Jersey). La volatilité pourrait dès lors perdurer sur la Livre Sterling, alors que les relations entre les instances européennes et le Royaume-Uni n’auront pas mis longtemps à se détériorer… A suivre !

3. Quand Janet Yellen marche sur les plates-bandes de Jerome Powell

Janet Yellen aurait-elle oublié avoir quitté sa précédente fonction ? L’ancienne présidente de la « Federal Reserve » (2014-2018), actuellement Secrétaire au Trésor américain est visiblement nostalgique de son ancien poste. En effet, Madame Yellen a mis le feu aux poudres des marchés en début de semaine en déclarant être favorable à une hausse des taux directeurs. Elle estime notamment que les pressions inflationnistes qui découlent des plans de relance pourraient amener la banque centrale américaine à relever ses taux. De telles déclarations ne sont pas passées aux oubliettes puisque les investisseurs ont dès lors réagi à la nouvelle qui a provoqué des remous sur les indices actions, le marché des changes ainsi que sur les cryptomonnaies. Le (vrai) président de la Fed, Jerome Powell, a immédiatement réagi, rappelant qu’il était encore trop tôt pour décider d’une hausse des taux directeurs… Madame Yellen a par la suite dû revenir sur ces propos : « ce n'est pas quelque chose que je prédis ou recommande. […] Si quelqu'un apprécie l'indépendance de la Fed, je pense que je suis bien la personne la mieux placée ! », rappelant au passage sa préférence pour une hausse de la fiscalité des ménages les plus aisés pour financer les plans de relance… Un sujet qui cette fois-ci sera bien de son ressort !

4. Berkshire Hathaway trop cher pour le Nasdaq ?

Dans un registre plus burlesque, les actions de la société Berkshire Hathaway, de l’investisseur star Warren Buffet, ont défrayé la chronique cette semaine ! Celles-ci rencontrent en effet de grosses difficultés à coter du fait de leur cherté ! Le très sérieux Wall Street journal a en effet révélé que le Nasdaq s’est trouvé contraint de cesser momentanément la diffusion des cours en temps réel sur plusieurs plateformes en raison de l’envolée du prix à 424.840 dollars à la clôture du 5 mai. Le seuil en question s’approchait en effet des limites de capacité du système informatique fixé à 429.426 USD ! Nul doute que le Nasdaq devrait dans les prochaines semaines mettre en place les correctifs nécessaires. En tout état de cause, Berkshire Hathaway a indirectement profité d’un sacré coup de projecteur sans aucun coût publicitaire…cc

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Crédit image : Dessin d'Emmanuel Chaunu, caricaturiste et dessinateur de presse français
Sources : WiseAM, Liberation, Our World In Data, Arcgis, Actu Economie, Les Echos, TdG, RTL, Euractiv, Ouest France, La Tribune, Coin Tribune, TV5 Monde, Zone Bourse



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