L'actualité du jour en 4 points

1. Un débat apaisé… par le modérateur ?

La campagne américaine continue de faire rage outre-Atlantique et restera d’ores et déjà dans les mémoires selon les observateurs pour de bien mauvaises raisons. Le débat du jour permettra toutefois de relever le niveau des échanges puisque le modérateur disposera d’un bouton « Mute » (« Silence » en anglais) qui devrait limiter les interruptions intempestives ! Nul doute que la remontée récente dans les sondages devrait galvaniser le président candidat et l’amener à jouer son va-tout pour effacer sa défaite du premier débat. Le trublion de la Maison Blanche continue pendant ce temps de se préparer à cette échéance à sa manière, faite de multiples virages à 180°. Il a ainsi soufflé le chaud et le froid sur la relance budgétaire tout au long de la semaine, affichant un certain optimisme avant de rejeter l’échec futur du Stimulus sur le camp démocrate. Il n’en fallait pas moins pour que les analystes politiques y voient la préparation d’un angle d’attaque avant le débat de ce soir. L’optimisme boursier de début de semaine a donc laissé place à un attentisme des opérateurs face à l’absence de visibilité. Comme nous avons pu le souligner dans nos précédentes publications, la perspective d’un accord avant les élections parait bien utopique.

2. Des éléments de soutien pour la bourse américaine ?

Si la crise sanitaire a momentanément tari le soutien des rachats d’actions en 2020, les sociétés américaines ont ces dernières années considérablement contribué à entretenir elles-mêmes la hausse de leurs actions. Davantage soutenues par l’impact des plans de soutien monétaire et des mesures de relance budgétaire, les actions américaines ont clairement limité la casse en cette année civile alors même que les augmentations de capital auraient pu avoir un impact supérieur sur les principaux indices américains. Selon les stratèges de Goldman Sachs, relayés par CPR AM, les flux massifs devraient de nouveau soutenir les cours boursiers au pays de l’oncle Sam dès l’année prochaine. Ainsi, ils anticipent près de 300 milliards de dollars de rachat nets d’actions. Ces mêmes actions pourraient de plus bénéficier d’une attractivité renforcée par la baisse du dollar face aux autres devises. Les stratèges considèrent ainsi les investisseurs étrangers comme les meilleurs contributeurs potentiels à la bonne santé boursière des indices américains avec des achats d’actions qui pourraient atteindre 350 milliards de dollars !

3. Toujours plus d’attrait pour la dette européenne

La Commission européenne effectuait cette semaine sa première levée de fonds dans le cadre du programme « SURE », destiné à financer les programmes de chômage partiel sur le vieux continent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la demande fut au rendez-vous ! Alors que cette première levée visait à financer 17 milliards d’euros d’aides, les investisseurs en ont demandé 223 milliards ! Cette première émission notée « Triple A » offrait pourtant des rendements de -0,238% sur 10 ans et 0,13% sur 20 ans ! L’Union européenne n’a donc pas besoin d’offrir du rendement à ses investisseurs, signe de la confiance dans le garant ultime qu’est la BCE et sur l’accueil des opérateurs aux signes d’intégration européenne. Cette émission symbolise en effet une forme d’avancée vers la mutualisation de la dette des pays européens. Après cette première levée, la Commission cherchera bientôt 750 milliards d’euros supplémentaires pour financer les plans de relance des prochains mois. Les investisseurs déçus par le volume restreint de la première salve auront donc l’occasion de faire leurs emplettes. Comme en atteste la hausse de l’euro récente, les espoirs de construction européenne attirent les flux financiers vers l’Euroland.

4. Le point Covid-19

Ce sont désormais plus de 41,3 millions de cas de Covid-19 qui ont été déclarés dans le monde depuis le début de la crise et la journée du 21 octobre 2020 a signé un nouveau record de nouvelles contaminations sur une seule journée avec plus de 443.000 nouveaux cas. En France, le seuil du million de cas a été franchi cette semaine et le reste de l’Europe continue de renforcer ses mesures restrictives. L’Irlande s’est reconfinée, la République Tchèque restreint les déplacements et les activités de ses habitants. Un couvre-feu a également été mis en place à Milan et dans toute la Lombardie pour faire face à la résurgence du virus dans le nord de l’Italie (qui avait été très touché au printemps). L’Allemagne a connu un pic de nouveaux cas de 12.000 personnes le 21 octobre, le précédent record avoisinait les 8.000 cas et le canton de Berchtesgaden en Bavière a été confiné. Si la question d’un nouveau confinement à l’échelle nationale est sur toutes les lèvres, l’impact d'une telle mesure sur l’emploi et le coût social qui en découle reste un frein évident à sa mise en place.