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L'actualité du 18 novembre 2021

18/11/2021  - Blog

L'actualité du jour en 4 points

1. Noël… avant l’heure pour les investisseurs ?

L’observateur avisé n’aura pu échapper à la vigueur du dollar ces dernières semaines. Un phénomène il est vrai pénalisant pour tout citoyen européen qui envisagerait de passer les fêtes de fin d’année à New-York (ou partout ailleurs aux États-Unis) mais bien plus favorable à l’épargnant européen porteur d’actifs américains ! Celui-ci bénéficie en effet ces dernières semaines de la dynamique très favorable des indices américains, et du coup de boost supplémentaire que lui offre l’effet « dollar » ! La presse spécialisée, qui a pu parfois se gargariser de voir les indices européens tenir en cette année civile la dragée haute aux indices US, oublie parfois un peu vite ce phénomène. Si le S&P 500 réalise une performance de 25% environ depuis le début de l’année, l’investisseur européen sur ce même indice (pour peu qu’il ne soit pas couvert du risque de change) engrange une performance de plus de 36%, à mettre en parallèle avec un gain sur la même période de 23,6% pour l’Euro Stoxx 50 ou 22,3% pour le Stoxx 600. Notons toutefois, notamment en raison de ses valeurs du luxe, la très bonne performance que réalise pour le moment le CAC 40 avec un gain de 28,8% au 18 novembre 2021.

2. L’épargne des ménages américains au beau fixe…

Passé ce bref préambule, revenons à nos moutons américains. Les statistiques récentes ont une nouvelle fois fait état d’une vigueur impressionnante de l’activité outre-Atlantique au début du 4ème trimestre. Phénomène nourrissant la vigueur combinée de la devise et des actions du pays de l’Oncle Sam. Les observateurs les plus inquiets, notamment du côté de Washington, avaient pu craindre que l’effet des pressions inflationnistes viennent menacer la consommation des ménages. A l’évidence, ce même consommateur en a encore sous la semelle ! La crise sanitaire a pour rappel été mise à profit par les ménages américains pour épargner massivement, aussi bien par précaution (contexte macroéconomique dégradé) que grâce aux restrictions (fermeture des commerces) ou aux aides (assurance chômage, chèques de « Stimulus » aux ménages). Surtout, l’ensemble des ménages est concerné par le phénomène (75% de l’excès d’épargne constaté vient de ménages situés en dehors du premier quintile en termes de revenus). Une répartition nouvelle et bienvenue, tant l’épargne des plus fortunés est moins susceptible d’être ensuite consommée. Pour rappel, le coussin d’épargne supplémentaire constitué par les ménages pendant la crise sanitaire atteindrait 2.600 milliards de dollars, soit près de 18% de la consommation annuelle US ! Un frein (partiel) à la dynamique de l’emploi… un soutien fort à la consommation et l’investissement !

3. … et la consommation aussi !

Les ventes au détail en octobre ont elles aussi largement battu les attentes des analystes (+1,7% contre une prévision de 1,4%). Elles continuent d’excéder leur tendance d’avant-crise et s’établissent désormais à plus de 20% au-dessus de leur niveau de décembre 2019 ! Surtout, le commerce en ligne (+4%) n’a pas attendu le vaccin pour se relancer et continue en ce sens d’afficher une santé de fer, signe que les changements d’habitudes de consommation que certains ont pu penser conjoncturelles (crise sanitaire) sont bien appelées à évoluer structurellement (tendance qui prévalait déjà avant le Covid-19 mais que la crise a contribué à accélérer). La consommation dans le secteur de la restauration reste quant à elle stable, souffrant probablement d’inquiétudes relatives à la reprise épidémique (hausse de 10% des nouveaux cas de Covid-19 sur un mois aux États-Unis) mais sans doute aussi de cette même modification des habitudes de consommation. Nul doute que les investisseurs surveilleront avec la plus grande attention les données du Black Friday, cette année un peu plus encore que d’ordinaire !

4. Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule…

Qui se souvient encore du récent débat sur le plafond de la dette, véritable arlésienne des dernières années ? Gageons que cette thématique en apparence anxiogène mais finalement habituelle reviendra bien assez tôt sur le devant de la scène financière. Dans cet océan de nouvelles positives, les opérateurs semblent ne plus vraiment surveiller cette thématique. Cette belle dynamique économique que nous évoquions précédemment a en effet contribué à générer des revenus fiscaux plus importants que prévu ! La secrétaire au Trésor J. Yellen a donc pu décaler la date limite du plafond du 3 au 15 décembre… Anecdotique ? Pas pour les démocrates, qui bénéficient donc de davantage de temps pour se mettre d’accord sur le dernier volet de relance.

Dans ce contexte décidément bien favorable, Joe Biden pourrait donc décider de reconduire Jerome Powell à la tête de la Fed, même si Lael Brainard est également pressentie. Les marchés affichent-ils une préférence entre les deux candidats ? Pas nécessairement, puisque les deux sont perçus comme partisans d’une politique monétaire accommodante. La nomination de Lael Brainard symboliserait un peu plus encore les virages pris par les banques centrales ces dernières années qui comme aux États-Unis ou en Europe revendiquent de plus en plus de sortir de leur mandat pour contribuer au développement durable (transition énergétique, réduction des inégalités sur le marché de l’emploi, etc.). Les démocrates les plus progressistes continuent ainsi de militer pour la nomination de Lael Brainard, perçue comme plus crédible pour adresser les sujets liés au climat. A suivre…

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Crédit image : Dessin de Deligne, dessinateur de presse français
Sources : WiseAM, CNews, Investing, Quantalys, Les Echos, Bourse Direct, BFMTV
Achevé de rédiger le 18/11/2021



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