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L'actualité du 17 juin 2021

17/06/2021  - Blog

L'actualité du jour en 4 points

1. La Fed prépare le terrain…

Comme attendu, La Réserve Fédérale américaine n’a pas modifié sa politique monétaire… Comme attendu, elle commence en revanche à préparer le terrain ! Les marchés actions ont par le passé souvent réagi comme un enfant capricieux à un discours trop teinté de durcissement monétaire. Après avoir, à l’instar de la BCE, considérablement soutenu nos économies depuis le début de la crise sanitaire, tout l’enjeu de l’institution est donc de ne pas provoquer de surréaction susceptible de menacer l’orientation des marchés et - in fine - la confiance des ménages américains. La « Federal Reserve » a donc indiqué bien à l’avance la direction qu’elle souhaitait prendre. Deux hausses de taux sont donc attendues en 2023. Le message transmis est clair : « la reprise économique est vigoureuse, mais nous saurons nous montrer patients dans la normalisation ». Le resserrement monétaire de la Fed se fera en douceur. Une hausse progressive des taux d’intérêts qui devrait donc permettre une orientation favorable des marchés actions. Du côté de son programme de rachats d’actifs, le mot d’ordre est peu ou prou le même : progressivité et patience ! La Fed a ainsi réitéré qu’elle préviendrait à l’avance les opérateurs (à l’occasion du sommet de Jackson Hole ?). Le décalage éventuel de rythme (la BCE peut-elle normaliser avec le même calendrier ? Rien n’est moins sûr…) est également susceptible de soutenir l’orientation du dollar. La faculté de la Fed, déjà constatée lors des précédentes crises, à être la première grande banque centrale à normaliser (même légèrement) pourrait donc nourrir un peu plus le regain d’appétit pour le dollar observé hier soir face à toutes les devises, européenne comme émergentes. Comme nous l’évoquions la semaine passée, les phases de hausse du dollar sont historiquement plutôt défavorables aux actifs des pays émergents… A suivre !

2. … et jette indirectement un caillou dans la chaussure des émergents !

Ne sont pas les États-Unis qui veulent ! Comme évoqué en conclusion du précédent point, les États-Unis ont souvent su profiter par le passé d’une reprise cyclique d’après-crise plus rapide que dans le reste du globe, la force du dollar contribuant à attirer les capitaux. Force du dollar également utile à l’heure de financer une balance commerciale déficitaire. A plus court terme, la stratégie de la Fed est susceptible de pénaliser les économies émergentes les plus fragilisées (nous ne parlons donc pas dans ces quelques lignes de l’Empire du Milieu). Comme un symbole, la banque centrale brésilienne a annoncé quelques minutes après la communication de la Fed sa décision de relever ses taux directeurs de 0,75%… soit leur plus haut niveau depuis mars 2020 ! Pourquoi une telle réactivité ? Dans un contexte d’attractivité renforcée du dollar, le risque était grand de voir l’orientation de sa devise menacée. La banque centrale brésilienne vient donc de procéder à sa troisième hausse consécutive des taux, signe que la maîtrise de l’inflation est bien plus aisée si l’on se place du côté des économies occidentales que du côté des pays émergents affaiblis. Le Brésil fait en effet face à une nette remontée des prix depuis plusieurs mois, à la faveur bien sûr d’une reprise économique, mais surtout à cause de la hausse du prix des matières premières et des goulots d’étranglement sur les chaînes de production. Peu aidé par d’autres éléments conjoncturels (tels que la sécheresse ou bien sûr la situation sanitaire), le pays symbolise à son corps défendant le défi inflationniste de certaines économies émergentes. La Fed n’a évidemment que faire de ces considérations et vient par sa communication de réduire un peu plus la marge de manœuvre déjà mince de certaines banques centrales.

3. Pendant ce temps… le dénouement approche !

Le pragmatisme politique américain va-t-il encore frapper ? Le leader de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer devait rencontrer cette semaine les 11 membres démocrates qui siègent au comité budgétaire du Sénat afin de se pencher sur le lancement officiel de la procédure de réconciliation budgétaire autour du tant attendu plan de relance des infrastructures. Surtout, la proposition bipartisane d’environ 1.200 milliards de dollars n’est finalement menacée aujourd’hui par le bord le plus progressiste du camp démocrate qui réclame des sénateurs démocrates Manchin et Sinema de s’engager quant à leur participation à une procédure de réconciliation budgétaire pour les thèmes exclus de la proposition bipartisane. Si la procédure bipartisane devait finalement échouer, il est désormais très probable que les démocrates parviennent à faire passer par la procédure de réconciliation une version de l’« American Jobs Plan » et de l’« American Families Plan » qui satisfassent Manchin et Sinema. Selon les dernières rumeurs, la Maison Blanche aurait fixé un délai de 10 jours pour jauger de la faisabilité de la proposition bipartisane.

4. Dix champions de la tech européenne valorisés… plus de 100 milliards d'ici 2030 ?

C’est en tout cas le rendez-vous que s’est fixé Emmanuel Macron dans 10 ans ! A l’occasion du premier grand salon professionnel ayant rouvert ses portes physiquement, le président Français est venu marteler quelques messages qui ne surprendront pas les suiveurs de l’actualité des marchés financiers. Il est désormais clair que la propriété la plus cruciale de nos économies contemporaines est la technologie et l’Europe serait en effet bien inspirée de ne pas se faire trop distancée par les États-Unis et l’Empire du Milieu, les deux mastodontes qui se partagent d’ores et déjà une grande part de ce gâteau qui aiguise autant les appétits. « Depuis 2017, nos start-ups ont bien grandi. Avec elles, ce sont plus d'emplois, plus d'industries, plus de souveraineté pour la France ». Derrière les mots du chef d’état se cache à l’évidence ce constat soulignant les opportunités du secteur et le financement de son développement devrait rester l’un de ses sujets de campagne dans les mois à venir. A la vue du retard considérable accumulé par la zone Euro vis-à-vis de ses concurrents lorsque l’on observe les mastodontes (GAFAM en tête, auxquelles il ne s’est pas privé de glisser un petit tacle en jugeant « légitime » la question de son démantèlement), l’objectif affiché est aussi ambitieux que nécessaire. Emmanuel Macron a notamment insisté, quelques mois avant de prendre la présidence du Conseil de l’Union Européenne, sur son objectif d’accélérer au niveau européen pour permettre l’émergence de « 10 champions au niveau européen valorisés plus de 100 milliards d’euros » d’ici 2030, comme le vise l’initiative « Scale Up Europe ». Tout un programme… présidentiel !

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Crédit image : Dessin d'Emmanuel Chaunu, caricaturiste et dessinateur de presse français
Sources : WiseAM, Investing, CNBC, Banque de France, Les Echos, Le Figaro, Le Courrier, All News, News 24, The Washington Post, The White House, La Tribune, ZDNet, Capital, Scale-Up Europe
Achevé de rédiger le 17/06/2021



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