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L'actualité du 14 janvier 2021

14/01/2021  - Blog

L'actualité du jour en 4 points

1. Joe Biden va-t-il faire pleuvoir des dollars ?

Ou plutôt, doit-on s’attendre à une fine averse ou à des pluies diluviennes ? Comme nous l’évoquions la semaine passée, les anticipations sont fortes quant à une relance budgétaire massive orchestrée par l’administration Biden, depuis que le Sénat bat sous pavillon démocrate. Législation du travail, hausse du salaire minimum… différents pans du programme de Joe Biden s’annoncent en revanche bien plus compliqués à ratifier. L’équilibre des forces entre les deux partis, mais aussi les divergences d’opinions au sein du parti démocrate, vont continuer de menacer la mise en place totale du programme du 46ème Président des Etats-Unis. Un conseiller du futur locataire de la Maison Blanche a ainsi confirmé cette semaine que la relance devrait s’opérer en deux temps. L’objectif prioritaire est de renforcer les aides liées à la crise sanitaire, notamment pour ce qui concerne les ménages. Pour ce faire, il est probable que les démocrates aient recours à la procédure de réconciliation pour éviter de s’enferrer dans d’interminables négociations avec les sénateurs républicains. Ensuite, une relance plus massive tournée vers les mesures phares du programme démocrate : infrastructures et transition énergétique. Il est peu probable, là aussi, qu’un accord puisse être trouvé sans un minimum de négociations. Notons par ailleurs que Bernie Sanders s’apprête à prendre la tête de la commission du Sénat et que celui-ci devrait donc piloter la fameuse procédure de réconciliation budgétaire.

L’enjeu est évidemment majeur pour les investisseurs puisque le recours à la procédure de réconciliation pourrait retarder la mise en place de nombre de mesures. L’évolution de la réforme fiscale, mais surtout l’orientation des taux souverains de l’oncle Sam, constituent les points d’intérêts majeurs des investisseurs. Pendant ce temps, l’inflation n’accélère que légèrement en décembre en passant de 1,2% à 1,4% en glissement annuel. La stratégie reste de faire « surchauffer » l’économie pour relancer durablement la dynamique des prix mais aussi de l’emploi. Les membres de la Fed ont ces dernières semaines martelé leur prudence quant à une normalisation de la politique monétaire. Pour rappel, une première hausse des taux directeurs ne devrait être envisagée qu’en cas de retour de l’inflation au-dessus du seuil fatidique des 2%... pendant 1 an !

2. Plus qu’une habitude, une marque de fabrique !

Bis repetita… Pour les observateurs de la scène politique européenne de la dernière décennie, voir le paysage politique italien s’empêtrer dans une situation de crise est un phénomène récurrent. En présentant leur démission cette semaine au premier ministre G. Conte, les ministres de la coalition du parti de M. Renzi ont déclenché un mini-séisme. Par cette décision, ils provoquent en effet une perte de majorité au Sénat pour la coalition au pouvoir ! Les investisseurs vont donc désormais surveiller comme le lait sur le feu l’orientation des taux souverains italiens et l’ampleur de l’écartement à venir avec les taux allemands, référents de la solidité financière des pays de l’Euroland. Désormais, la durée et surtout l’ampleur des tensions sur les taux souverains vont se retrouver sous le joug de la Banque Centrale Européenne : quelle tolérance l’institution appliquera en cas de divergence trop importante des conditions de financement au sein de la Zone Euro ? Bien sûr, un règlement rapide de la crise politique pourrait régler le problème sans intervention des banquiers centraux. Prochain épisode ?  Le premier ministre Guiseppe Conte pourrait demander un vote de confiance au Parlement. Mais, il a déclaré préférer s’appuyer sur une majorité solide pour faire voter ses mesures. Une posture qui renforce donc le scénario d’un enlisement de la crise et d’une démission du gouvernement. Pour autant, aucun parti de la coalition n’a intérêt au recours aux élections anticipées… encore moins celui de M. Renzi puisque son parti n’est crédité que de 3% d’intentions de votes ! Il reste donc possible qu’un accord soit trouvé, au prix par exemple d’un nouvel équilibre qui verrait le parti à l’origine de cette crise obtenir davantage de poids au sein de la coalition avec des portefeuilles ministériels plus importants. A suivre !

Pendant ce temps, le gouvernement a adopté le plan de relance présenté cette semaine au conseil des ministres. Là où le bât blesse, c’est que celui-ci doit être approuvé par les deux chambres ! Impossible sans le soutien du parti Italia Viva… Sacré sens du timing !

3. Pendant ce temps, l’Empire du Milieu optimise un peu plus son excédent commercial !

Il est peu de dire que les derniers mois ont permis aux observateurs de saluer les chiffres du commerce extérieur chinois. Portée cette fois par la demande extérieure de produits médicaux, la Chine a ainsi atteint un excédent commercial de 78 milliards de dollars sur le mois de décembre ! A la faveur d’une hausse des exportations de +18% sur le mois (pour +6,5% pour les importations), la Chine continue de montrer au reste du monde la puissance de sa « recovery » post Covid-19. Lundi, la première estimation du PIB au 4ème trimestre 2020 sera publié. Ce chiffre devrait confirmer ce que tout le monde pressent déjà dans les salles de marché : l’Empire du Milieu devrait atteindre une croissance positive sur l’année 2020. Aucun autre pays d’envergure ne peut se targuer d’une telle performance ni même s’en approcher. Les festivités du nouvel an chinois (12 février) s’annoncent grandioses malgré les gestes barrières !

4. Le point de conjoncture de la Banque de France… et une dose d’optimisme :

Fort d’une enquête réalisée auprès de 8.500 entreprises, la Banque de France a publié cette semaine un point de conjoncture ô combien révélateur.  Il en ressort notamment un redressement de l’activité sur le mois de décembre, bien aidé par la réouverture des commerces et la fin du confinement mi-décembre. Si le contexte économique reste très dégradé pour l’hébergement et la restauration, les services (à la personne, informatique, communication) ont nettement bénéficié de cette reprise. Pour autant, la situation est évidemment sans commune mesure avec le tableau que nous dressions de l’économie chinoise. La perte de PIB sur le mois de décembre est ainsi estimée à 7% par rapport aux niveaux qui prévalaient avant la crise sanitaire, après -11% en novembre. En mai dernier, nous étions à -17% des niveaux pré-crise, signe tout de même de la remise en ordre de marche de l’économie française. Le PIB français devrait donc se contracter de 9% sur l’année 2020.

Pendant ce temps, les grandes entreprises françaises interrogées par le baromètre Eurogroup Consulting affichent leur optimisme ! Ce sont ainsi 68% des multinationales françaises qui se disent ainsi « optimistes » pour l’année 2021… soit seulement 2 points de moins que début 2020 ! 60% des sociétés interrogées anticipent même une sortie de crise rapide et un retour à la normale en 2021 (45% estiment que ce retour à la normale se fera sur le premier semestre de l’année). Que les dieux de l’économie les entendent !

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Crédit image : Dessin d'Emmanuel Chaunu, caricaturiste et dessinateur de presse français
Sources : WiseAM, Boursier.com, L'Echo, Cpr-am, Wikipédia, Natura Sciences, Zone Bourse, France Info, Le Monde, Challenges, Capital, Banque de France, BFM TV 
Achevé de rédiger le 14/01/2021



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