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L'actualité du 11 février 2021

11/02/2021  - Blog

 

L'actualité du jour en 4 points

1. Quand Jérôme Powell soutient… les plans de soutien !

Quel que soit le contexte, les communications des banquiers centraux font depuis plusieurs années partie des événements les plus suivis par les investisseurs. Constat bien évidemment renforcé quand l’actualité économique est chahutée ! Nul besoin de préciser que le discours de Jérôme Powell et sa volonté affichée de contrer les effets de la crise sanitaire sur le marché de l’emploi ont été chaleureusement accueillis dans les salles de marchés. En axant son discours autour de la question du marché de l’emploi, le président de la Fed a indirectement garanti un soutien important et durable de la Banque Centrale. Il a plus qu’insisté sur une dégradation de l’emploi plus marquée que ne semblent l'indiquer les chiffres officiels. En effet, les calculs de la Banque Centrale, qui intègrent le taux de participation pour de pas exclure du calcul les chômeurs de longue durée, laissent penser que le taux de chômage serait plutôt de 10% (contre 6,3% selon le dernier rapport de l’emploi). Pour rappel, le niveau de long terme qui peut faire office d’objectif oscille davantage autour des 4%...

Fort de ce constat, Jérôme Powell a donc défendu la perspective d’un soutien monétaire sans faille qui s’articulerait autour d’un prolongement dans le temps des politiques accommodantes. Il a de plus martelé la nécessité de permettre une politique budgétaire offensive, militant pour « un engagement de l’ensemble de la société ». A l’heure où la validation du plan de relance d’environ 1.500 milliards de dollars se joue, l’ancienne présidente de l’institution Janet Yellen et le nouveau locataire de la Maison Blanche ont dû apprécier le soutien ! En tout état de cause, il parait illusoire d’imaginer la Banque Centrale diminuer ses achats d’actifs cette année… Et comme le dit l’adage… « don’t fight the Fed » !

2. Mario Draghi de nouveau avec son costume de sauveur ?

Nous évoquions la semaine passée la bienveillance avec laquelle les observateurs ont pu accueillir le retour sur le devant de la scène de l’homme qui murmurait à l’oreille des marchés. Il semblerait que l’ancien président de la BCE soit sur le point de réussir son pari malgré les obstacles : construire un gouvernement en Italie ! « Super Mario » est parvenu en peu de temps à des avancées majeures dans sa quête de « partenaires ». Il se murmure dans les milieux autorisés qu’il serait sur le point de dévoiler son équipe et sa feuille de route, probablement d’ici la fin de semaine (la nouvelle n’est pas officialisée à l’heure où nous écrivons ces lignes). Signe de l’aura presque mystique de M. Draghi, le trublion Matteo Salvini, eurosceptique parmi les sceptiques, s’est même essayé à des déclarations pro-européennes ces derniers jours ! Une force de persuasion qui inspire le respect. Bien sûr, la Ligue de M. Salvini reste opposée aux idées du technocrate Draghi, mais envisage tout de même de participer à la future coalition. Le Mouvement 5 Etoiles de l’inénarrable Beppe Grillo doit lui aussi se prononcer rapidement sur la question. En cas d’issue positive des échanges avec ces improbables « partenaires », M. Draghi pourra ensuite s’appuyer sur le soutien sans faille du parlement, exception faite du mouvement d’extrême-droite des « Frères d’Italie ».

Passé ces épisodes, si Mario Draghi parvient avec cette coalition construite de bric et de broc à obtenir un consensus sur les questions budgétaires et migratoires notamment, il ne sera pas loin de mériter une statue devant le Parlement. Les investisseurs n’ont pour le moment que faire de ces considérations de moyen terme et ont salué le numéro d’équilibriste de Mario Draghi en provoquant une détente significative des taux italiens. Seule certitude : la capricieuse scène politique italienne continuera de nous offrir de nouveaux épisodes riches en rebondissements dont elle a le secret. 

3. Pendant ce temps, dans l’hexagone…

La Banque de France a de nouveau affiné sa lecture de la conjoncture économique du pays. La perte de PIB sur le mois de janvier 2021 par rapport aux niveaux qui prévalaient avant la crise sanitaire serait selon l’étude de 5%. Un niveau finalement constant par rapport à la perte estimée sur le mois précédent… et qui peut être comparé aux -7% du mois de novembre. Si le recul d’activité est évidemment sans commune mesure avec les conséquences du premier confinement, l’étude met tout de même en exergue les conséquences économiques des mesures de restrictions sanitaires. L’extension  du couvre-feu à 18h sur l’ensemble du territoire n’a toutefois pas eu d’impact significatif sur l’activité, comme en témoignent d’ailleurs les données compilées par « Google Mobility ». Elément rassurant, la tendance du taux d’utilisation des capacités de production s’améliore dans l’industrie (aéronautique, automobile).

4. Le Brexit pénalise… le Royaume-Uni !

Selon une étude (peut-être pas tout à faite neutre) publiée par la Commission Européenne analysant l’impact du Brexit sur l’économie du Vieux Continent, ce dernier devrait peser quatre fois plus sur l’activité économique britannique que dans le reste de l’Union Européenne. La perte d’activité, ramenée en pourcentage du PIB, serait de 0,5% pour l’UE et de 2,25% pour le Royaume-Uni. Il ressort toutefois que l’accord trouvé à la dernière minute fin 2020 permet de contenir ce ralentissement, grâce au maintien d’un certain niveau d’activité qui n’aurait pas été le même si le « hard Brexit » avait eu lieu. Le rapport rappelle malgré tout que la situation serait encore meilleure… si le Brexit n’avait tout simplement pas eu lieu !

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Crédit image : Dessin de Faro, dessinateur de presse et de bandes dessinées français
Sources : WiseAM, La Tribune, US Bureau of Labor of Statistics, The Balance, Les Echos, Le Figaro, Boursier, Google, Zonebourse
Achevé de rédiger le 11/02/2021



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