Actualités

Retour à la liste des actualités

L'actualité du 10 novembre 2021

10/11/2021  - Blog

L'actualité du jour en 3 points

1. Quand la BCE rappelle sa prudence... 

La dernière conférence de presse de Christine Lagarde avait pu contribuer à faire naître un sentiment d’inquiétude chez les observateurs les plus sensibles à une hausse prochaine des taux d’intérêt. L’interprétation faite par les opérateurs dans les heures qui suivirent la conférence de presse s’était en effet inscrite en totale contradiction avec le message que semblait vouloir passer la présidente de la Banque centrale. Par la voix de son chef économiste Philip Lane, l’institution de Francfort est donc venue marteler un message encore plus limpide : l’heure n’est pas, encore, à un durcissement monétaire ! L’analyse conjoncturelle dévoilée par M. Lane a donc permis de recaler les attentes des investisseurs en termes de hausses de taux directeurs après l’échec de communication de Mme Lagarde (remontée des taux d’emprunt des Etats de la zone euro après la conférence de presse). Ainsi, l’inflation (malgré les dépassements constatés à court terme), resterait selon cette analyse en dessous de la cible à long terme de 2%... ce qui, si l’on se rappelle la stratégie revendiquée lors de l’assouplissement post crise sanitaire, reste incompatible avec une hausse de taux directeurs dans les prochains trimestres. A l’évidence, la Banque centrale de l’Euroland apparaît désormais comme la plus prudente parmi les principales zones économiques. comme en atteste par exemple l’orientation toujours baissière de la parité EUR/USD. Comme nous le verrons par la suite, l’heure n’est pas pour autant au durcissement outre Atlantique ! Pour revenir à la zone euro, l’institution continue donc d’afficher sa confiance dans l’aspect non durable du pic inflationniste, et prévoit en ce sens une rechute de cet indicateur ô combien scruté par les opérateurs dans le courant de l’année 2022 (notamment pour la composante salaires). L’objectif à court terme semble cette fois-ci rempli : les conséquences de la défiance affichée par les observateurs à l’égard de la conférence de presse du 28 octobre sont déjà effacées des cours.

2. Une dynamique généralisée

Après plusieurs semaines davantage consacrées à la microéconomie, saison des résultats d’entreprises oblige, les banquiers centraux reviennent décidemment en force sur le devant de la scène ! Si les indicateurs économiques suivis diffèrent, la conclusion de la Fed s’inscrit dans la même dynamique que celle de la BCE. Les déclarations de la semaine ont contribué à affiner le consensus. et donc donner une trajectoire plus lisible des taux d’intérêt. Selon Richard Clarida, vice-président de la Fed, l’horizon d’un relèvement des taux d’intérêt reste ainsi bien éloigné. Pourquoi ? Car le marché du travail n’a toujours pas retrouvé son équilibre selon les indicateurs suivis par la Banque centrale. Il faudrait ainsi, toujours selon Richard Clarida, que le taux de chômage revienne vers 3,8% (d’ici la fin d’année prochaine ?) pour retrouver les niveaux d’avant-crise soit tout de même 4,2 millions de créations d’emplois supplémentaires !

Bien sûr, le risque inflationniste n’a pas manqué de se tailler une part importante, là aussi de l’exercice de communication ! Si l’hypothèse d’une hausse transitoire des prix est également privilégiée, Richard Clarida a tout de même reconnu que les incertitudes étaient finalement plus importantes qu’anticipé au préalable. Rien de bien surprenant puisque les termes utilisés ressemblent à s’y méprendre au communiqué publié par la Banque centrale la semaine dernière ! Certaines divergences semblent toutefois perdurer parmi les membres, puisque le président de la Fed de Saint Louis s’est de son côté inquiété du risque que l’inflation se révèle plus durable et a, en ce sens, milité pour deux relèvements des taux directeurs en 2022 ! Une posture qui ne semble à l’évidence pas majoritaire, puisque le scénario le plus probable verrait la Fed remonter ses taux de manière progressive. et surtout sans précipitation ! De part et d’autre de l’Atlantique, la tendance reste toujours de privilégier la dynamique de croissance en acceptant des standards d’inflation plus élevés que ceux qui prévalaient avant crise.

3. Les temps changent...

En des temps pas si lointains, les tweets enflammés de l’ex-locataire de la Maison Blanche ont pu influencer l’orientation de nombre classes d’actifs. Un véritable symbole de l’évolution de notre temps et de la place chaque jour plus prépondérante que prennent les réseaux sociaux, et surtout la communauté des influenceurs. Si les conséquences de la dernière facétie d’Elon Musk sont restées circonscrites à l’action Tesla (et dans une bien moindre mesure au Nasdaq et S&P500), nous verrons par la suite qu’elles ne furent pas anodines pour autant. Le patron de Tesla a-t-il voulu calmer l’euphorie dont bénéficiait une nouvelle fois ces dernières semaines sa société ? En tout état de cause, Elon Musk a de nouveau enrichi sa réputation de « briseur de codes » en lançant un sondage sur Twitter pour le moins évocateur : "Ces derniers temps, on parle beaucoup des plus-values latentes comme d'un moyen d'éviter les impôts. Je propose donc de vendre 10% de mes actions Tesla". Après 3,5 millions de votes en seulement deux jours, la sentence est tombée ! Tel un conseil d’administration d’un nouveau et bien curieux nouveau genre, la communauté twitter s’est prononcée à 57,9% en faveur de la vente ! Pas peu fier de son (énième) coup, Elon Musk s’est donc engagé à respecter les résultats de cette consultation. Comme nous aimons le rappeler, la capitalisation boursière de Tesla dépasse désormais celle réunie des acteurs historiques du secteur auto mondial. Aussi, Musk s’est par cette occasion engagé, alors qu’il possède 170,5 millions d’actions Tesla (et donc 17,2% du capital) à vendre pour plus de… 20 milliards de dollars d’actions ! Nul doute que les porteurs d’actions Tesla étaient bien plus nombreux dans les 42,1% de votants « non » au sondage de l’entrepreneur. En deux jours, l’action de la société californienne a perdu 16,25%. Nuançons immédiatement le propos : Tesla affichait toujours, après ces deux séances « noires », un gain stratosphérique de 45,04% sur l’année 2021 ! Rappelons tout de même que Tesla a récemment publié un bénéfice net en hausse de 389% par rapport à l’année dernière (soit 1,6 milliards de dollars) propulsant son niveau de marge à 12% (contre 4% à 5% pour un acteur classique tel que Volkswagen) !

Cliquez sur les liens en couleur bleue dans le texte 

Crédit image : Dessin d'Emmanuel Chaunu, dessinateur de presse français
Sources : WiseAM, Les Echos Investir, L'Opinion, Trading Sat, Le Temps, BFM Business, Midi Libre, Les Echos
Achevé de rédiger le 10/11/2021



Imprimer